Apprivoiser son prof

Le retour à l’école est souvent difficile, tant pour les étudiant-es aguerri-es que pour les nouveaux et les nouvelles. Peu importe si on a réussi à relaxer ou non pendant les vacances, on revient toujours en classe avec une certaine perte d’énergie qui nous rend soudainement plus amorphes. Néanmoins, chacun sait que toute rentrée amène ses surprises, et force est d’admettre que ces nouveautés créent en nous un microsentiment d’euphorie… Je te propose un regard quelque peu candide sur comment bien commencer sa session. 

Parmi ces surprises, la meilleure est certainement de découvrir ses nouveaux et nouvelles professeur-es. La nouveauté rime partout avec modernité, découverte et souvent originalité. À l’université, c’est aussi synonyme de nouvelles thèses, défendues par ces intellectuel-les, de nouveaux concepts et de nouvelles méthodes. Cela signifie aussi adaptation, apprivoisement et mise au point. S’il n’existe pas de règles magiques pour bien commencer sa session, laissez-moi vous donner quelques conseils…

1. Assister au moins au premier cours

Bien entendu, on s’en doute, manquer le premier cours, c’est un peu comme se marier sans se fiancer ; il manque quelque chose… Au premier cours, c’est l’occasion idéale de découvrir l’enseignant-e et sa méthode, mais aussi de palper l’atmosphère du groupe. C’est à cette étape qu’on saura s’il vaut mieux être en avant ou en arrière, à gauche ou à droite de la classe. S’éloigner des placoteux, se rapprocher si l’enseignant-e parle faiblement, repérer ceux ou celles qui prennent de bonnes notes (mais attention au plagiat !) sont autant de moyens pour s’assurer quelques points de plus d’ici la ligne d’arrivée. C’est aussi le parfait moment pour se demander si on aura besoin de notre ordinateur ou pas, dépendamment de la volubilité de l’orateur ou de l’oratrice.

2. Le plan de cours

Pièce maîtresse de chaque cours, celui-ci permet, d’une part, d’appréhender avec pragmatisme la session qui s’offrira à nous. Non seulement s’agit-il du contrat entre le professeur et nous, mais c’est aussi la liste du matériel et des lectures obligatoires. À ce sujet, j’attends toujours le plan de cours et l’explication qui va avec avant d’acheter les bouquins, afin d’éviter d’en acheter onze qui n’étaient pas obligatoires, mais plutôt suggérés… Ensuite, liste de manuels en main, je me précipite vers le kiosque de livres usagés pour réduire ma facture, parfois de plusieurs centaines de dollars.

Pygmalion parlant à sa statue et finissant par en tomber amoureux.

3. Attention à l’effet pygmalion !

Très important en psychologie, ce phénomène est à éviter à tout prix. Il stipule que nous imaginons les personnes selon nos préconceptions, de sorte qu’elles finissent par agir conformément à nos appréhensions. En d’autres termes, si l’on pense qu’un professeur sera mauvais – car on nous l’a dit – il est fort probable qu’on le déteste. À l’inverse, si on a lu qu’une professeure était extraordinaire, probablement l’adorerons-nous (peut-être même aurez-vous le béguin pour lui ou elle… ?). Pour plusieurs il s’agit d’une évidence, car une personne change rarement d’une session à l’autre. Par contre, en sachant que tel prof est un fiasco, il est plus que possible que vous agissiez dès le début en ce sens ; vous serez moins porté à l’écouter, vous inventerez des théories de complots et finirez par détester le cours beaucoup plus que si vous étiez arrivé-e avec une opinion neutre. Bref, rien ne sert de se renseigner, à moins bien entendu que l’on ait un choix entre deux cours identiques. De toute façon, il vous suffira de 5 minutes pour vous bâtir une opinion à propos de votre nouveau ou nouvelle professeur-e.

Après tous ces conseils pour bien commencer sa session, j’espère que vous saurez partir du bon pied. Il est toujours possible de se rattraper en milieu de session, mais, pour ma part, je préfère commencer en beauté.

Note pour l’étudiant. e aguerri. e : il existe une tactique quelque peu déloyale selon laquelle on prend 6 cours, lorsque l’on a le choix, pour ne garder que les 4 ou 5 meilleurs une fois les professeur-es rencontré-es. Si cette tactique permet d’éviter les mauvais-es pédagogues ou les cours soporifiques, elle a comme effet secondaire de vous offrir une place dans un cours duquel vous vous désinscrirez. Par ricochet, cela prendra une place qui pourrait empêcher un-e autre étudiant-e d’avoir accès à ce cours. La prochaine fois que cette idée vous vient à l’esprit, pensez une petite seconde aux effets indésirables sur les autres…

T’en penses quoi?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *