Roxanne

Petite, ma mère disait souvent qu’elle avait créé un p’tit monstre. J’avais peut-être, disons, 12-13 ans, et elle sentait déjà que j’allais lui donner des cheveux blancs toute sa vie. Elle voyait bien que le jour où j’allais être assez grande pour goûter à l’aventure, elle aurait bien de la difficulté à me garder à la maison.

 

Elle a saisi l’ampleur de mon goût pour l’aventure quand j’ai décidé, du haut de mes 16 ans, d’aller vivre trois mois dans une famille au Costa Rica alors que j’étais seulement capable de dire hola ou cerveza. Je redoutais tellement sa réaction que j’ai fait presque toutes les démarches en cachette, jusqu’à ce que je vois que mon idée était vraiment sérieuse. Pauvre mommy! Je pense que je ne réalisais pas ce que je lui faisais vivre. En tant que mère merveilleuse, elle a commencé à m’encourager dans mes projets à partir de là. En plus, ça allait me permettre d’apprendre à parler espagnol. Quelle mère ne serait pas fière que sa fille apprenne à parler une troisième langue ou qu’elle se découvre des nouvelles passions pour des sports comme le surf et la randonnée? Quelle mère ne serait pas fière que sa fille revienne avec de nouvelles valeurs bien ancrées en elle comme la générosité, l’ouverture d’esprit, l’empathie, la conscience environnementale et l’autonomie?

 

Je n’ai jamais été une fille timide ou peureuse, et j’ai toujours foncé à 100 milles à l’heure dans mes projets les plus fous. Depuis que je suis jeune, je vis assez intensément, parce que je me dis que la vie passe tellement vite. Ça sonne cliché, mais c’est vrai. On ne s’en rend peut-être pas compte, mais chaque journée nous échappe à une vitesse complètement folle. Quand j’y pense, ça me fait peur. Si j’avais à exposer une de mes peurs, ce serait celle-là. La peur de ne pas assez profiter du temps précieux qui nous est offert. C’est pour ça que, dès que j’ai l’opportunité de faire quelque chose qui me rend heureuse, comme profiter de la nature ou de voyager, je le fais sans hésiter une seconde. C’est pour ça que, bien franchement, j’ai beaucoup de difficulté à respecter la routine traditionnelle métro-boulot-dodo.

 

Quand j’étais au secondaire, je savais déjà que j’aurais besoin d’un break avant d’aller à l’université. J’ai pris une pause d’un an pour aller explorer l’Asie. Ce voyage m’a profondément marquée et m’a fait découvrir deux choses très importantes pour moi ; la plongée sous-marine, qui est devenue assez vite mon activité préférée au monde, et le fait que je voulais devenir enseignante. Quand on passe un nombre incalculable d’heures dans tous les types de transport, ça nous laisse en masse le temps de penser à toutes sortes de choses. Pour ma part, j’ai eu une espèce de révélation, et j’ai décidé que, lorsque j’allais revenir au Québec, j’allais devenir enseignante. Après tout, j’aime le français (même la grammaire, eh oui), je veux aider les gens et faire une différence dans leur vie, j’aime parler et j’ai envie d’être l’une de ces personnes qui forment les générations futures à devenir des personnes meilleures (rien que ça!).

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