Claire

13 Mars 2017, 7h15. Je me réveille avec difficulté, comme à peu près tous les matins. Il me faut un café. Je me retourne dans mon lit pour attraper mon cellulaire. Instagram, Messenger, Facebook. Chaque application est une raison supplémentaire pour ne pas se lever. Nonchalamment, j’ouvre ma boîte d’e-mails. Quelques secondes passent, mes yeux s’écarquillent. Je sors de mon lit (plus vite que jamais), je cours dans les escaliers : « Maman, je suis prise à l’Université de Montréal ! ».

Il y a moins d’un an, j’étais une jeune fille un peu trop dynamique à la recherche d’elle-même, dans un environnement qui ne lui correspondait pas. Je vivais à Thonon-les-Bains, en France. C’est une petite ville perdue entre campagne et montagnes, ou il ne se passe pas grand-chose, ou tout le monde se connaît. Et moi, je rêvais de changement, je voulais tout voir, tout connaître, tout explorer.

Étudiante expatriée, je me sens souvent moins étrangère à Montréal que je ne l’étais à mon pays natal. Appareil photo autour du cou et écouteurs dans les oreilles, je sillonne les rues et les parcs de ma ville d’adoption que je trouve chaque jour un peu plus belle, qu’elle soit enneigée, ensoleillée ou pluvieuse (j’ai encore un peu de mal avec le verglas, mais c’est un détail). Je prends mes amis en photo, je prends des inconnus en photo. Je suis fascinée par le monde et les gens. Je pense que chacun, en se surpassant, peut arriver à faire des choses merveilleuses.

Je passe beaucoup de temps à refaire le monde dans ma tête, en espérant pouvoir un jour le changer pour de vrai. C’est pour ça que j’ai décidé d’étudier la science politique. Je suis passionnée par les grands enjeux sociétaux qui font l’actualité d’aujourd’hui. Ne me lancez pas sur l’égalité entre les hommes et les femmes ou sur Black Lives Matter, il y aurait de grandes chances que ça se termine en un long débat (un peu trop) passionné. Ce sont les dernières élections présidentielles américaines puis françaises qui m’ont fait découvrir cet intérêt pour la politique. L’extrémisme, la peur, la corruption ont créé chez beaucoup un sentiment de révolte. Moi, je veux faire partie d’une génération qui pourra avoir confiance en ses leaders, et c’est pour ça que j’ai voulu d’abord m’engager en politique, puis étudier cette discipline.

Une part de moi est faite d’irrationalité. Certains pourraient dire que c’est un défaut, mais je ne le crois pas. C’est de l’irrationalité que naissent les sentiments plus fous, mais aussi les plus beaux. Même si j’ai parfois regretté certains de mes choix, mes erreurs m’ont amenée à prendre d’autres décisions qui elles ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui : une fille qui, à 17 ans, a tourné le dos à ce qu’elle avait toujours connu pour vivre une autre vie, faite d’expériences enrichissantes, de (belles) rencontres inattendues, de surprises, d’erreurs, de découvertes et de beaucoup d’autres choses.

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