Acheter ses livres : usagés ou neufs?

Choisir entre livre neuf ou usagé mérite bien mieux qu’un « ma p’tite vache a mal aux pattes », c’est pourquoi j’ai cru bon vous servir de guide, voire, de gourou.

Tel Hamelet devant son crâne, l’étudiant.e en période de rentrée scolaire se pose cette sempiternelle question : acheter ou ne pas acheter, telle est la question. Quand on parle de livres scolaires, on peut penser qu’il s’agit d’une banalité, mais, croyez-moi, c’est la petite différence qui peut changer votre session.

Photo par Mathew Schwartz sur Unsplash

D’abord, on doit envisager la session dès le mois d’août. C’est à ce moment qu’on quitte les vacances et/ou l’horaire de travail assidu pour replonger dans les cours. À ce moment, plusieurs frais sont à prévoir : frais de scolarité, permis de stationnement, carte opus, alouette, sans même nommer les dépenses habituelles de loyer et d’électricité. Ajoutons à cela des livres dispendieux, mieux vaut s’en tenir à la cenne près et acheter usagé. Il va sans dire, Monsieur Porte-Feuille n’en sortira que plus heureux. Et puis, d’une pierre, deux coups, vous contribuerez certainement à  freiner – très lentement – le marasme écologique qui nous guette. Certes, ce n’est pas un livre qui fera la différence, mais, à 40 000 étudiant.es à l’Université de Montréal, ça fait beaucoup de papier ; on préférera donc réutiliser un livre usagé qui lui, aura déjà meurtri l’environnement. Ça s’appelle l’amortissement écologique.

Néanmoins, plusieurs peuvent aussi prendre en considération l’état d’esprit pré-rentrée. C’est la joie de retrouver les amis, reprendre les cours, étancher notre soif d’apprendre, bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne vous le cacherai pas, acheter ses livres usagés peut s’avérer être toute une galère : d’abord, il s’agit d’une réelle recherche, alors que les travaux scolaires ne sont pas encore distribués. Ensuite, on doit se donner rendez-vous, courir après notre vendeur, ou à l’inverse rechercher des acheteurs. Sans mentionner que le livre peut être cochonné, ou dans lequel il manquerait certains passages importants. Bref, acheter usagé, ça peut être casse-pied. À l’inverse, l’achat de livre neuf permet une certaine qualité d’esprit : on retrouve tout au même endroit, en parfait état, sans être redevable à personne. Je ne ferai pas le choix pour vous, mais voici l’équation simplifiée : l’argument économique et écologique d’un côté, l’argument individualiste et psychologique de l’autre.

 « On préférera donc réutiliser un livre usagé qui lui, aura déjà meurtri l’environnement. Ça s’appelle l’amortissement écologique. »

Photo parNatalia Y sur Unsplash

Acheter son livre neuf ou usagé n’a cependant pas que des impacts immédiats en début de session. Bien au contraire, nous devons, en tant qu’étudiant.es aguerri.es, utiliser nos facultés proprement humaines qu’est la réflexion à long terme. En d’autres termes, ne pensez pas qu’au moment présent (même si, comme disent certains : YOLO!) et envisagez donc un peu votre session en aval.

Le livre neuf vous procurera donc une sensation de bien-être, similaire à celle que vous aurez ressentie lors de son achat, quoiqu’en plus modérée, chaque fois que vous tournerez une page. Odeur de livre neuf, sensation d’être privilégié.e, unique, pur plaisir à découvrir la fin du chapitre que vous serez la première à lire! N’est-ce pas merveilleux. Ainsi, le livre neuf est garant d’une session durant laquelle lecture rimera avec plaisir.

Or, bien mal en prendra à celui ou celle qui dénigre le livre usagé. Un livre neuf, c’est un cadeau empoisonné : on ne veut pas y écrire, pas y surligner, par peur d’entacher sa virginité. Par contre, nul remords ne nous affligera à prendre des notes dans le livre dont la pureté aura déjà été souillée. On l’apprend tous et toutes assez tôt : ne pas écrire dans un livre revient à tout oublier. Pour bien saisir ce que nous communique l’auteur.e, pour bien intégrer la matière, il est essentiel de surligner, d’ajouter une annotation, de commenter. Tout cela se fait sans aucun souci moral dans le livre usagé. Mieux, même, combien de fois n’ai-je pas découvert que mon livre avait déjà été surligné aux bons endroits, et que les annotations avaient déjà été faites. On se sent, dans ces circonstances, tel Harry Potter qui suit à la lettre le livre du Prince de Sang-mêlé ; nous avons accès à de l’information supplémentaire et unique, bref, à un avantage comparatif sur nos collègues.

Enfin, les différences s’estompent avec la session, les livres neufs devenant à leurs tours usagés, et ceux l’étant déjà le devenant davantage. La seule comparaison notable sera la différence de prix de revente, si l’on décide de revendre bien entendu.

Pour finir sur une petite touche pratico-pratique, n’hésitez pas à chercher sur les groupes de vente et rachat Facebook, qui souvent se tiennent par programme. Il existe aussi l’éternel Kiosque de livres usagés (KLU), dont le catalogue est disponible en ligne. Enfin, l’achat de livre n’étant pas une religion, rien ne vous empêche d’effectuer un magasinage mixte en ne prenant neuf que ce qui est introuvable autrement…

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