Soyons Écureuil Intrépide

Et si j’te disais que mon compagnon d’études, c’était un écureuil? Tu me regarderais sûrement comme ça : 😳. Pourtant, ce que je dis est bien vrai. Pas tout à fait, mais enfin. La première fois que j’ai vu cet écureuil passer devant moi, c’était un matin de septembre 2018. Je me levais à 5h30 pour enseigner l’anglais en ligne à des enfants chinois, et je finissais à 9h. De la fenêtre de ma chambre, je vois ce rongeur être épique sur des fils électriques et descendre dans le gros arbre que tu peux voir. Le voir m’avait amusé un instant, puis j’ai continué ma journée. Jusqu’à ce que je le voie tous les matins. L’hiver arrive, et je le vois parfois encore faire ses courses. Idem au printemps.

Depuis l’an passé, je me suis habitué à le voir passer le matin à 9h (quand je ne me réveillais pas tard). J’étais fidèle au poste, assis à mon bureau, affairé à mes études. Lui passait, on s’échangeait un regard (laisse-moi rêver), et on retournait à notre besogne. Cette session d’hiver 2020, j’ai déménagé avec un super ami en appartement pour la première fois. La COVID-19 a frappé et je suis rentré chez mes parents pour passer la quarantaine. J’ai profité des premiers jours pour me recentrer et faire de l’espace dans ma tête. Il y a quelques jours, je me suis levé, et en m’étirant, j’ai été pris d’un élan de joie immense : mon bon vieil ami était là.

Le génie spontané

C’est alors que ça m’a frappé. Depuis tout ce temps, été comme hiver, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, cette petite chose tenait bon devant les impératifs du quotidien. Il avait sa routine, il faisait ses choses. Il allait surtout dans une direction bien précise. C’est pour ça que j’en suis venu à l’appeler Écureuil Intrépide.

Tu me demanderas pourquoi je te parle de lui. As-tu vu dehors? On a franchi le seuil du printemps. C’est un printemps encore gris, plutôt humide, mais la promesse d’un printemps vert, rose et blanc tient toujours. Bourgeons et herbe sont déjà découverts. Et à nous attendre après l’imminente fin de session, il y aura le soleil triomphant.

La promesse du printemps

Cette terre dormante, brûlée de froid, reprend sa splendeur verdoyante jour après jour. Les outardes rentrent enfin à la maison. Un vent plus doux se fait sentir. En nous, les désirs s’attisent. Sous la terre, les germes remuent. Ce n’est pas pour rien que Pâques, c’est la résurrection. C’est tout un spectacle qui est en train d’être monté. Un spectacle que toi et moi connaissons, qu’on n’applaudit peut-être pas assez, pour lequel on ne dit pas toujours merci. Pas de soucis.

On doit patienter encore un peu pour les terrasses et pour les sorties de nuit où porter une seule veste suffit. Mais le printemps, c’est aussi les bains de soleil, la première balade en vélo (cyclistes hivernaux, vous êtes vraiment intrépides), c’est lire à l’extérieur, sortir les plantes, ouvrir la fenêtre et faire de l’espace. Dans nos pauses d’étude, on a déjà ça.

En attendant, on fait quoi? Pendant qu’on est confiné à la maison, et que tout est fermé? On fait comme Écureuil Intrépide. On est résolu. Tu te lèves chaque matin, comme tu avais l’habitude de le faire. Alors tu t’assoies pour étudier et tu travailles. Tu découvres ta passion, ou tu passes à travers la session si quelque chose de mieux t’attend dans la prochaine. T’accordant une pause pour regarder par la fenêtre, tu as foi que quelque chose de toute beauté se prépare pour toi, pour nous tous. Et tu continues. Tu te concentres, tu lis, tu écris, tu vas dormir. Et on recommence le jour d’après. Tu décides de suivre les meilleurs conseils pour le peu qu’il reste de la session. Devant l’incertitude et l’anxiété, tu t’armes de courage et d’audace.

Tiens bon

Plus vite qu’on le pense, la session finira. Plus vite qu’on le pense, on sortira dehors. Le soleil sera au rendez-vous, les 20º C aussi. Nos pieds caresseront l’herbe, les coccinelles prendront leur envol. Comme les fleurs nouvellement écloses, nos bouches arboreront un sourire. On verra nos amis, nos parents, on ira serrer mamie et papy. On jouira de toutes les réunions post-quarantaine, des rires qu’on aura, de jouer ensemble, de se toucher les uns les autres, de se serrer, de s’embrasser. Toute cette attente aura valu la peine.

Pendant ce temps, Écureuil Intrépide continuera ses allées et ses venues, silencieux, mais toujours valeureux.  Je continuerai de le « saluer » chaque matin. Dans les prochains jours, on se mettra au travail, toi et moi. Et ça ira.

Soyons Écureuil Intrépide.

T’en penses quoi?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *