Un article d’opinion sur mes opinions

L’université, c’est un endroit « ben le fun » et stimulant! C’est là où tes opinions sur une foule d’enjeux se forgeront, mais c’est aussi là où tu risqueras de te buter à toutes sortes de personnes qui ne voient pas les choses comme toi (genre celui ou celle qui pense que le thé David’s Tea est meilleur que celui de chez Camellia Sinensis, mais aussi celui ou celle qui va te dire qu’il n’existe pas d’alternatives au capitalisme).

Où est-ce que je veux en venir avec ça? Peut-être que ton avis sur la condition des femmes, des minorités, des aînés, des chats, des lamas, des abeilles fait consensus, mais peut-être pas non-plus… Alors, quoi faire avec ça? Je ne vais pas tenter de te dire quoi faire, mais plutôt te parler de ce que j’ai vécu.

Ce que mes ami.e.s pensent que je fais avec mes opinions

S’il y a bien certaines personnes qui partagent mes opinions (en général) sur tout et rien, ce sont mes ami.e.s. Je ne peux plus compter nos discussions sur l’élection de Donald J. Trump, sur le fait de mettre de la mayonnaise ou de la moutarde dans ses sandwichs, sur les changements climatiques, sur les lamas ou les chameaux, sur la pauvreté, sur le maquillage du batteur de Kiss (pourquoi t’es le seul maquillé en chat?), sur les inégalités sociales, sur le rasoir électrique versus la pioche (first world problem), sur le véganisme, sur les performances des Canadiens de Montréal, et j’en passe…

Du confort de notre cuisine ou de notre salon, on a toujours, en quelque sorte, l’impression de changer une partie du monde (sauf en ce qui concerne la saison des Canadiens; on ne peut pas vraiment la sauver elle…). En réalité, il reste pas mal tel qu’il était avant l’effusion de mots provenant de nos bouches. Mais, tu sais quoi? C’pas grave! Ça fait du bien de sortir le « méchant » une fois de temps en temps… De juste dire ce qu’on pense du monde qui nous entoure, sans avoir à défendre chaque tournure de phrase comme si notre vie en dépendait.

Ce que ma famille pense que je fais avec mes opinions

Ceux avec qui ça clash un peu plus sont mes parents. T’sais, quand t’as l’impression d’être la roche dans leur soulier ou le tas de Lego qui va sournoisement se loger sous leur pied droit avant de se transformer en un genre de tatouage tribal (qui sait, ça pourrait peut-être devenir une mode…), c’est toujours un peu frustrant…

 

As-tu déjà tenté d’ouvrir une discussion sur le véganisme avec tes parents? Moi, oui… Là, vraiment, je n’étais pas juste une roche dans leur soulier. J’étais un gros clou rouillé qui a mal vieilli! Le malaise que ça crée de parler de choses aussi sensibles que ça avec ses proches est indescriptible. C’est comme si Batman devait se battre contre Robin, tu imagines le malaise! D’ailleurs, au Québec, la politique et la religion sont des sujets de conversation/débat à éviter pendant un souper de famille. Fait intéressant, j’ai un bacc. en science politique, et mon frère aîné, en théologie… Je vous laisse imaginer la suite!

Ce que la société pense que je fais avec mes opinions

Je ne sais pas si tu te rappelles de la grève de 2012, mais moi, ça a marqué mon imaginaire. Je me rappelle à quel point les médias (pour ne pas mentionner TVA et Le Journal de Montréal) présentaient les étudiant.e.s comme une bande de brigands dégénérés qui voulaient juste casser des choses…

C’est donc de dire que mon opinion peut aussi transformer la perception que les gens et la société ont de moi. En gros, ça semble inévitable de tomber dans le piège des stéréotypes et de la généralisation abusive du genre : tu portes un carré rouge, tu dois être un anarchiste violent; tu es végan.e, donc tu es « gossant.e » et dogmatique; etc. C’est toujours plus facile de se fier à ces catégories sociales toutes faites, plutôt que d’échanger et de débattre avec ces mêmes personnes. On juge et on s’en va! C’est comme une autre version de Tinder

Ce que mon boss pense que je fais avec mes opinions

Au cas où tu ne le savais pas (probablement parce que ça fait moins de 5 minutes que tu me connais), j’ai travaillé chez Bureau en Gros pendant 5 longues années. Si tu peux comprendre que mes opinions peuvent parfois être un fardeau, là, c’était l’apogée.

Mes patrons savaient que j’étudiais en science politique et m’embarquaient tout de même dans des débats sur les inégalités et le financement des programmes sociaux (aucune idée pourquoi ils faisaient ça, d’ailleurs…). Je ne me souviens pas d’avoir eu le temps de terminer une seule de mes phrases… C’est comme lourd de débattre de sujets aussi émotifs avec des gens qui ont une certaine autorité sur toi… Le nombre de fois que je me suis autocensuré! Je ne peux plus vraiment tenir le compte.

Conclusion

S’il y a bien une chose à retenir de tout ceci, c’est que ce n’est pas facile de dealer avec nos opinions et celles des autres. Quand on marche à contre-courant, on peut vivre beaucoup de frustrations et se sentir « pas rapport ». Moi, je te dis : sois toi-même et assume-toi le plus possible, puisque tes opinions sont aussi tes valeurs. Si tu te tais, tu te nies. Bon… Il y aura peut-être, parfois, des moments où tu n’auras pas le choix de te taire… C’est à ce moment que tes ami.e.s monteront sur la scène pour t’aider à mieux jouer ton rôle et sentir que tu n’es pas le ou la seul.e à aimer les alpagas!

T’en penses quoi?

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