Étudiante : ma vie ne s’arrête pas à l’école

Étudiante, voilà un mot qui résonne dans mes oreilles depuis longtemps. C’est parfois un qualificatif, parfois mélioratif, parfois péjoratif. Tantôt pour créer une blague, d’autre fois une raillerie. Étudiante, c’est la réalité de plusieurs — comme toi, lectrice — mais est-ce réellement ce qui nous définit ?

Au moins douze heures par semaine, je suis assis sur un banc d’école. Ajoutez à cela certainement cinq ou six heures durant lesquelles je ne fais qu’être à l’université (physiquement), et sans doute une dizaine d’autre où ma tête y est (intellectuellement). En une semaine, c’est plus de la moitié de mon temps qui est consacré à l’école.

Pourtant, ne suis-je que cela ? Ma vie s’arrête-t-elle lorsque je ferme un livre ou cesse de réfléchir ? Non, bien entendu. Pour rigoler, nombreuses sortent l’excuse issue des préjugés : quand tu n’étudies pas, tu bois. Ainsi, la situation étudiante revient à se calquer dans un cadre factice où toutes tes actions sont dépourvues de libre arbitre, où ta seule fonction sociale sert à te faire gaver d’information ou de bière.

Derrière de nombreux sous-entendu, l’étudiante est lâche, paresseuse, fainéante, une enfant-roi, bref, un paquet de trouble. Comme je l’ai déjà mentionné, étudier signifie aux yeux de plusieurs ne pas travailler, vivre au cou de la société, être une profiteuse… Sommes-nous réellement réduites à cela ?

Être étudiante, c’est une réalité partielle, une condition non contraignante. Certes, elle oblige à avoir le nez dans les livres, la bouche pleine de café, les oreilles pleines de théorie. Pourtant, derrière chaque étudiante, il y a une personne. Cette personne est, elle travaille, elle participe à la vie démocratique et citoyenne, elle s’enrichit comme elle enrichit les autres. C’est une personne joyeuse et triste, vive et fatiguée, qui aime rire et pleurer, manger et dormir, comme tout individu.

Quand j’entends « les étudiantes sont ci, sont cela », mes oreilles frisent. N’en a-t-on pas marre de toutes se faire mettre dans la même catégorie, de perdre notre individualité de la sorte ?

Il suffit de passer à l’Université de Montréal pour comprendre que chaque étudiante vit sa propre réalité, ses propres défis, ses propres réussites. Nous sommes certes fédérées par des enjeux et des luttes communes, mais, en chaque étudiante, rappelons-le-nous, demeure une personne qui a sa propre vie.

Oui, donc, je suis étudiant. Non, ma vie ne s’arrête pas à l’école. Laissez-moi donc vivre et participer à cette société comme toutes ont la chance !

Photo par Miguel Bruna sur Unsplash

T’en penses quoi?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *