Le pouvoir de notre génération?

Souvent, notre génération ou le mot « millénial » riment avec ce cliché insistant sur l’idée que nous vivons tous à travers nos écrans, dominés par la superficialité et la quête de likes.

Ecran-centrés, tous égocentrés ?

Et si on cherchait simplement par petites bribes, des parcelles de satisfaction ? Les écrans en seraient ainsi un outil bien efficace mais ce ne sont pas les seuls. Des articles existent par dizaines sur comment avoir le plus instagrammable des Bullets journals, des applis qui te permettent de faire une to do list tout en t’accordant des petites récompenses même dérisoires. Bref, il semblerait que nous, petits milléniaux,  membres de notre génération, nous fonctionnions à la récompense sur le court terme même si elle est moindre. Comme la satisfaction de cocher une case ou de rayer une ligne de tâche accomplie. C’est d’ailleurs un principe qui ne nous est pas propre, il en va du calcul hédoniste. Toute une accumulation de petits + penchant en faveur de la hausse de notre satisfaction voire « bonheur » (attention gros mot) global.

Dans le fond, nous coller à la tête l’étiquette d’individus regardant la vie par le prisme des réseaux sociaux, ça ne cacherait pas une certaine jalousie face aux moyens dont nous disposons ? Concrètement, les « vieux » parlant ainsi de notre génération n’avaient pas cette opportunité de regarder en live l’investiture d’un président à l’autre bout de la planète. C’est quand même révélateur d’une sacrée différence au niveau des centres d’intérêt de chacun et entre les générations. En effet, est-ce légitime de nous reprocher notre rapport au numérique alors que te plonger dans une lecture virtuelle peut être mille fois plus bénéfique que d’échanger des mots vides même si c’est avec une vraie personne faite de chair et d’os.

Et justement, ces écrans érigés en symbole générationnel ne sont pas qu’un simple miroir dopant notre jauge de satisfaction quotidienne. Ces interfaces-là peuvent aussi être de véritables tremplins pour se lancer.

Ecran miroir mais écran tremplin

En allant sur Twitter ou FaceBook, on « prend le risque » de se confronter à des opinions bien distinctes des nôtres, à forger un argumentaire critique ou à concilier avec la différence. En se plongeant dans YouTube ou SoundCloud, on s’expose à la découverte d’artistes ayant l’envie de partager leur création, le produit de leur passion. Cet artiste, ce projet indépendant ou cet écrit engagé et partagé partout, c’est aujourd’hui nous qui pouvons l’incarner.

Les professionnels ne concentrent plus tout seul le pouvoir de partager et d’entreprendre.

Le langage s’adapte à l’évidence de l’évolution des générations. On parle maintenant des « étudiants-entrepreneurs » avec de nouveaux codes dans le monde professionnel permis grâce aux « jeunes » pour contrer les « vieux cadres » perpétués sur le marché du travail. Puis il y ces autodidactes du numérique, ceux qui apprennent par eux-mêmes comment manipuler un logiciel de montage, une caméra, une guitare ou même une palette d’aquarelle. Bref, on prend conscience de notre éventail d’opportunités et ça, c’est un pouvoir d’influence non-négligeable. A titre d’exemple, je ne sais pas si tu connais l’histoire du petit Mark Zuckerberg qui arrête ses études à Harvard pour se consacrer pleinement à son petit projet « FaceBook ». Au-delà de l’appât du gain, y’a une variable intéressante dans son épopée : croire en son projet et le mener.

Nous sommes donc chanceux de pouvoir accéder plus aisément à nos « rêves » ou du moins, à entreprendre avec plus d’outils à notre portée que les générations nous précédant. Grosso modo, un étudiant faisant de l’écriture sa passion peut aujourd’hui tendre à partager ses créations grâce à Internet et son propre matériel, il n’a pas nécessairement besoin de frapper à la porte de la bonne maison d’édition pour diffuser ses mots. Ainsi, une projection au-delà du connu, au-delà de nos frontières d’origine est totalement accessible via le Web et même physiquement. Le pouvoir de notre génération, c’est justement de partager vers l’inconnu.

Bref, ce sont des écrans déclencheurs d’envolée des compétences et physiques.

Tous ces éléments forment une perte de repères, une projection lointaine et également comme tout autant de gains possibles. Cette idée, cette perte de repères qui nous fait prendre conscience que le monde est bien vaste, c’est plutôt motivant pour (se) bouger. Par exemple, à l’UdeM nous sommes la 5e université la plus internationale du pays avec plus de 9 000 étudiants étrangers. En entreprenant une scolarité hors de notre ville d’origine, ne concrétisons-nous pas un façonnement de nous-même à partir de l’inconnu ? On en vient au point suivant. Une société en perpétuelle mutation nous pousse à innover et réinventer en permanence. De plus, chaque profil est unique et tout groupe a une dynamique, une force originale. Entreprendre, c’est créer or nous semblons tous vouloir incarner une part de ce changement permanent. Alors pourquoi ne pas nous approprier notre désir d’entreprendre maintenant que les cartes sont dans nos mains ?

Au final, pourquoi cette ébauche d’ode à notre génération ? Certainement parce que depuis mon arrivée à Montréal, je me suis rendue compte qu’il existait pas qu’un mais plein de jeunes ambitieux, créatifs et se laissant la chance de s’exprimer dans divers projets. Ce n’est pas le propre des téméraires et insouciants que de se lancer dans l’inconnu pour partager le fruit d’un travail.

En gros, à nous d’être de ces milléniaux explosant les barrières de la peur du jugement et des limites auto-fixées pour innover dans leur domaine respectif grâce aux outils qui nous sont accessibles à tous.

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