À la découverte du Centre étudiant des Premiers Peuples (CEPP)

Lorsque mes ami[e]s en Colombie, mon pays d’origine, me posent des questions sur l’Université de Montréal, je ne peux m’empêcher de parler de la diversité sociale, ethnique et culturelle de la communauté étudiante

Il[elle]s doivent me trouver un peu fatigante (je le conçois) lorsque je me mets à parler sans arrêt de tous les regroupements étudiants et les services qui ont été créés à l’UdeM pour rendre le milieu universitaire plus inclusif. Cela est peut-être dû à ma difficulté à décrocher de mon rôle d’ambassadrice ou à mon grand sentiment d’appartenance à l’Université de Montréal.

Quoi qu’il en soit, je dois avouer que je me sens fière de faire partie d’une communauté universitaire qui a à cœur la diversité et l’inclusion. Une communauté qui souhaite que chaque étudiant[e] trouve sa place sur le campus. 

Le Centre étudiant des Premiers Peuples (CEPP) est un exemple concret de ce désir d’inclusion. Pour vous expliquer en quoi consiste ce merveilleux service et pour souligner la diversité culturelle de l’UdeM, j’ai décidé de faire appel à un pro : Samuel Rainville, agent de liaison en soutien à la communauté étudiante autochtone.

Samuel Rainville

Les Rogers – Salut Samuel. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Samuel – Mon nom est Samuel Rainville, je suis Innu, membre de la communauté de Pessamit. J’ai complété un baccalauréat en études internationales et langues modernes à l’Université Laval. J’ai ensuite fait un certificat en sciences de l’environnement à l’UQAM, et je termine cet automne une attestation de 2e cycle en éducation relative à l’environnement également à l’UQAM. 

En février 2019, j’ai commencé à travailler aux Services aux étudiants en tant qu’agent de liaison en soutien à la communauté étudiante autochtone. Depuis, les services aux étudiants autochtones ont beaucoup évolué ! Je suis, depuis septembre 2019, coordonnateur du Centre étudiant des Premiers Peuples (CEPP), un tout nouveau service à l’UdeM.

À titre de coordonnateur, j’ai avant tout la priorité de déployer notre offre de services pour qu’elle soit accessible à notre communauté étudiante autochtone. À leur demande, j’accompagne certain[e]s étudiant[e]s autochtones à travers différentes étapes de leur projet d’études. De plus, je supervise les deux animatrices culturelles qui sont en charge d’organiser les activités réservées aux étudiant[e]s autochtones. Comme nous sommes encore un tout nouveau service, mon travail consiste aussi à développer et à structurer une offre bonifiée de services à la communauté étudiante autochtone afin de répondre adéquatement à leurs besoins. 

LR – Il y a quelques années, le Centre étudiant des Premiers Peuples portait le nom de Salon Uatik. En tant qu’agent de liaison en soutien à la communauté étudiante autochtone depuis plus d’un an, peux-tu nous expliquer davantage l’évolution et la mission aujourd’hui du CEPP ?

Samuel – Le Salon Uatikc’est avant tout un espace de rassemblement culturellement sécuritaire pour la communauté étudiante autochtone. Avec notre nouvelle structure, le Salon Uatik s’intègre désormais à l’offre bonifiée de services offerts par le nouveau Centre étudiant des Premiers Peuples. Ces changements organisationnels permettent à l’équipe du CEPP d’aller encore plus loin dans l’atteinte de son objectif principal : créer les conditions nécessaires pour la reconnaissance, l’épanouissement et la réussite des membres de la communauté étudiante autochtone au sein de l’Université de Montréal. Le Centre étudiant des Premiers Peuples a également le mandat de sensibiliser l’ensemble de la communauté étudiante de l’UdeM aux réalités des Premières Nations et des Inuits.

Étudiant[e]s et membres du Centre des Premiers Peuples

LR – Dans cet objectif de sensibiliser la communauté étudiante, peux-tu nous parler de la réalité des membres des premiers peuples à l’UdeM et des défis auxquels il[elle]s sont confronté[e]s ? 

Samuel – La communauté étudiante autochtone est avant tout une communauté qui est elle-même très diversifiée ! Nous avons des étudiant[e]s de nations autochtones différentes, certain[e]s sont originaires de leur territoire respectif, d’autres ont vécus toute leur vie en milieu urbain. Certain[e]s maîtrisent mieux leur langue autochtone que le français tandis que d’autres ne parlent pas la langue de leur nation. La communauté étudiante autochtone a un peu augmenté dans les dernières années. Cela dit, il reste encore du travail à faire pour encourager et soutenir une nouvelle génération d’étudiant[e]s autochtones à poursuivre des études universitaires.

Quant aux défis, l’UdeM forme une nouvelle génération de leaders autochtones ! L’un des défis qui revient beaucoup est que les thématiques autochtones ne sont pas encore suffisamment abordées dans les divers programmes universitaires. Plusieurs étudiant[e]s autochtones aimeraient qu’une portion de leur formation provienne d’une perspective autochtone et même qu’elle soit parfois offerte par des professeurs autochtones. 

LR- Comment le Centre étudiant des Premiers Peuples vise à répondre à ces défis et quels objectifs a-t-il accompli depuis sa création ?  

Samuel – Avant tout chose, nous souhaitons être à l’écoute des préoccupations de la communauté étudiante autochtone. Nous avons rapidement mis sur pied le groupe Ensemble, Premiers Peuples, un groupe de réflexion qui se rencontre régulièrement, durant lequel nous abordons différentes thématiques qui intéressent les étudiant[e]s autochtones tout en stimulant l’engagement étudiant. Nous travaillons très fort pour solidifier les liens entre les étudiant[e]s autochtones. Une de nos plus grandes réalisations est l’organisation de la Cérémonie des réussites étudiantes autochtones. Nous y célébrons les réussites de nos étudiant[e]s sous toutes ses formes !

De plus, afin de répondre aux besoins des étudiant[e]s autochtones et de rendre le milieu universitaire plus inclusif, nous offrons des rencontres d’accompagnement sur mesure et des activités d’accueil personnalisées à la rentrée, à la fois, virtuelles et sur place. Nous coordonnons les rencontres du groupe de réflexion Ensemble, Premiers Peuples et nos deux animatrices culturelles organisent plusieurs activités socioculturelles à travers la session, dont les rencontres Cercle de partage virtuel. Régulièrement, nous avons aussi la chance d’avoir la visite de certain[e]s spécialistes du soutien aux étudiant[e]s tels qu’une bibliothécaire et une conseillère aux ressources socioéconomiques. Nous avons également développé une offre d’ateliers de formation ouverts à l’ensemble de la communauté étudiante universitaire : Premiers Peuples à l’UdeM, une diversité de parcours et Mettre en action la réconciliation avec les Premiers Peuples. Finalement, nous organisons annuellement MITIG, la semaine autochtone à l’UdeM où nous célébrons les cultures des Premières Nations et des Inuits sur le campus. 

LR – Pour terminer. Quel message souhaiterais-tu transmettre aux étudiant[e]s autochtones qui lisent présentement cette entrevue ?

Samuel- Je leur dirais : « Au Centre étudiant des Premiers Peuples, nous aussi nous y croyons à votre projet d’études. Nous sommes là pour vous ! ». Nous avons à l’UdeM une communauté étudiante autochtone très dynamique et qui grandit d’une session à l’autre. L’affirmation identitaire et la sécurité culturelle sont les valeurs au cœur de notre mission. 

LR- Merci Samuel. Ton travail et ton implication au sein du Centre étudiant des Premiers Peuples sont une inspiration pour nous tous!

Psst : si tu es un[e] étudiant[e] autochtone, n’hésite surtout pas à aller voir le CEPP. 

 

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