Une tête, plusieurs chapeaux : la réalité d’une étudiante-parent

Parfois, je me sens seule et un peu à part des autres étudiant(e)s, mais je sais qu’on est plusieurs à porter bien des chapeaux simultanément. Voici l’écho d’une petite soirée bien ordinaire dans la vie d’une étudiante-parent extraordinaire.  

Le chaos/la charge mentale 

Tu cours comme une poule pas de tête (et c’est peu dire)! Tu t’es parti un thé « pour te relaxer », mais tu jongles avec le souper sur le feu, les devoirs du grand, le bain à donner, le chat qui vient encore (!) de renverser ta plante préférée et ton zoom qui commence dans moins d’une heure…  

Tu essaies de garder ton calme, tu te parles, tu le sais que ça ne sert à rien de « pogner les nerfs ». Mais malgré toi, ça part dans ta tête : le panier de linge à plier, la vaisselle dans l’évier, les lunchs pour demain, le compte à payer, ton travail à remettre la semaine prochaine que tu n’as même pas encore commencé et voilà! La machine mentale est partie.  

Des kilomètres de pensées plus tard, tu sers à ta famille des pâtes pour la troisième fois cette semaine et tu te juges, sans considération pour toi-même et tous les efforts que tu fais. Parce que des efforts, tu en fais en tabarnouche! Tu travailles vraiment fort pour améliorer tes conditions de vie ainsi que celles de tes enfants! Toi pis moi on le sait comment c’est difficile la conciliation études-famille.  

Le « break » 

Ton (ta) partenaire de vie arrive et prend le relais pour te laisser te concentrer, du mieux que tu peux, pour les trois prochaines heures. Tu passes à la salle de bain, tu t’asperges le visage d’eau froide pour te faire croire que tu es fraîche et disposée et tu te coiffes soigneusement la tignasse avec ton éternelle toque rapide.  

Tu t’installes dans ton lit, seul endroit disponible dans votre trop petit 41/2 et tu ouvres ton ordinateur. Le cours est à peine commencé, que ton regard bifurque vers le petit carré contenant ton image sur l’écran et tu aperçois la « fameuse » : une belle grosse tâche de morve séchée sur ton chandail. Génial! C’est vrai que le petit était chaud ce soir. Tu espères secrètement qu’il ne fait pas de fièvre et qu’il pourra aller à la garderie demain.  

Entre deux explications théoriques, ton cerveau laisse passer une toute petite bulle d’inattention… Fudge! Tu as complètement oublié l’activité spéciale à l’école demain! Qu’est-ce que ça prenait déjà? Tu termines le cours d’une oreille inattentive en finissant ton bol de pâtes froid et en pliant ton panier de linge sans fond.

Espoir 

Ton cours est enfin terminé. Ce n’est pas que tu n’es pas intéressée ni que tu ne prends pas ça au sérieux, mais tu as de la misère à suivre la cadence. Tu aimerais bien ça avoir des A+ partout, mais toi, tout ce que tu peux te permettre, c’est de simplement passer ton cours.  

Tes enfants sont déjà couchés. Tu détestes manquer la routine du dodo. Mais les voir, si paisibles te confortes avec le stress et le rythme ahurissant de la conciliation qui t’est demandée. En les regardant, tu ressens ce petit pincement de bonheur au cœur et une grande fierté t’envahit. Un bien trop large sourire se forme sur ton visage. Tu te rappelles tes motivations et soudainement, la vaisselle dans l’évier prend beaucoup moins d’importance.  

Superhéros 

Tu sais, j’ai envie de te lever mon chapeau. Tu es un(e) vrai superhéros! Ce que tu accomplis est RE.MAR.QUA.BLE! Je le sais comment c’est difficile, moi aussi j’ai des enfants! J’ai aussi eu mon lot de macaroni effoiré en dessous du pied et de toasts froides en guise de p’tit déjeuner. J’ai aussi connu ce sentiment d’être dépassée et de ne pas pouvoir y arriver, mais crois-moi, c’est possible!  

Je te laisse un petit truc au passage qui m’aide beaucoup dans mon quotidien. Ça l’air de rien comme ça, mais pour moi, ça fait toute une différence : la planification de ma session! J’utilise un petit fichier Excel très simple fortement inspiré du tableau proposé par le Soutien à l’apprentissage. Ça ressemble à ça une fois complété : 

Parent-étudiant

Les mots doux de Roxane 

C’est correct de ne pas toujours être correct. Tu as BEAUCOUP de choses sur les épaules! Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire (j’ai 36 ans, je travaille encore sur le projet), mais essaie de te traiter comme si tu étais ta meilleure amie. Accorde-toi un peu d’indulgence. N’hésite surtout pas à lever la main avant de laisser tomber le drapeau blanc, il y a plein de ressources pour toi! Je t’en dépose quelques-unes juste au cas où!  

Si ta santé mentale en prend un coup et que tu as besoin de jaser, consulte les ressources offertes par le Soutien psychologique. Tu peux aussi profiter du soutien offert à la communauté des étudiant(e)s-parents, si tu as plutôt envie de simplement échanger avec d’autres personnes qui ont une réalité similaire à la tienne. Je t’encourage fortement à faire un petit tour sur le site du Soutien à l’apprentissage pour diverses stratégies d’études en lien avec tes besoins.

Parents-étudiants

J’ai encore « quarante-douze » affaires à te dire et plein de trucs à te partager, mais je dois te quitter, mes enfants sont en train de s’entre-tuer de l’autre côté de la porte… 

4 tranches de vie

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