Et toi, quels sont tes pronoms? La diversité de genre

Agenre, non-genré, bi-genré, gender fluid, bi-spirituel, gender queer, etc. Aux premiers abords, il peut sembler difficile de se repérer dans la myriade de termes qui émergent tranquillement sur la place publique. La peur de faire un faux pas et de blesser une personne peut te freiner dans tes efforts à comprendre ces réalités diverses. Pourtant, celles-ci ont toujours existé : c’est simplement que le langage ne leur a pas toujours été adapté.

Je te présente donc ce court article qui te permettra, je l’espère, de débuter ton exploration de ces nouveaux termes et de leur signification. Pas de panique! Avec un peu d’ouverture, de curiosité et d’empathie, tu te repèreras bien rapidement dans ce nouveau vocabulaire! 

La base de la base

Commençons par le commencement. Il y a des notions de base à maitriser pour s’initier au sujet! En effet, on ne peut parler d’identité de genre sans d’abord comprendre la distinction entre le sexe, le genre et son expression.

Le sexe

Le sexe est biologique : il est composé d’éléments comme les organes génitaux, les chromosomes et les hormones. C’est plus souvent qu’autrement à partir de ces caractéristiques anatomiques qu’un genre est assigné à la naissance.

Pour mieux illustrer cette idée, permets-moi de te donner un exemple. Un bébé, Roger, naît avec des organes génitaux masculins. On lui assigne donc le titre de « p’tit gars » à sa naissance. Or, ce n’est pas parce que Roger a un pénis qu’il se sent nécessairement homme! Hé oui : il ne faut pas confondre le sexe et l’identité de genre. Les deux ne concordent pas nécessairement!

Le genre

Le genre, quant à lui, est social. Il est un ensemble de comportements et de croyances qui visent la division sociale quant aux rôles et aux agissements de chacun[e]. Une personne, de par son sexe, se voit attribuer un genre à la naissance (homme ou femme dans le contexte actuel). Celui-ci implique un ensemble de normes comportementales qu’elle est socialement tenue de respecter.

Pour continuer notre exemple, on attend d’une personne identifiée au sexe masculin à sa naissance, comme notre cher Roger, qu’elle se comporte, qu’elle s’habille et qu’elle agisse « comme un homme ». On s’attend d’elle qu’elle aime les camions, les tracteurs et le hockey, qu’elle porte des pantalons et qu’elle cache ses sentiments. Ok, j’en conviens, ceci est une grossière simplification, mais tu comprends l’idée. En gros, Roger doit se conformer aux normes de genre.

Ces normes sont socialement déterminées : elles ne sont pas vraies de tout endroit et de tout temps. En effet, elles changent selon le contexte sociohistorique. Le genre, donc, n’est pas fondamentalement lié à des considérations biologiques. Il peut et doit être dissocié du sexe.

L’identité de genre

L’identité de genre est la manière dont on ressent son identité. Il s’agit de la façon dont une personne s’identifie quant aux différentes options présentes sur le spectre du genre.

Pour reprendre notre cher Roger, il est identifié au sexe masculin à sa naissance, mais s’identifie comme une femme. Elle est alors une femme transgenre. Évidemment, il y a des dizaines d’identités de genre qu’une personne peut adopter : celle-ci n’est qu’un exemple choisi parmi tant d’autres.

Les autres peuvent parfois repérer l’identité d’une personne via son expression de genre: la façon dont elle se présente au monde notamment par ses actions, son comportement et son apparence. Ces diverses expressions de soi contribuent à la façon dont ses semblables interprètent son genre. Or, une personne qui se présente aux autres comme un homme via son apparence, par exemple, n’est pas nécessairement un homme. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de ne pas assumer le genre des autres!

genre
Trans Student Educational Resources, 2015. “The Gender Unicorn.” http://www.transstudent.org/gender.

Des ressources pour t’informer 

En règle générale, il est toujours plus sage d’éviter un langage genré, au profit de termes neutres. À l’écrit, l’écriture inclusive est un outil simple qui peut éviter bien des dégâts (ptsss, ma collègue Megan te prépare d’ailleurs un guide afin d’adopter quotidiennement une écriture inclusive, reste à l’affût!). C’est aussi toujours une bonne idée d’inclure tes pronoms dans ta signature courriel. À l’oral, lorsque tu as un doute quant à l’identité d’une personne, mieux vaut lui demander (poliment et à un moment opportun) quels pronoms elle utilise. Dans les milieux féministes, notamment, il est très fréquent de se présenter en mentionnant ses pronoms. Il s’agit d’une bonne habitude pour éviter toute ambiguïté!

Voici ma signature mentionnant mes pronoms et empêchant ainsi toute ambiguïté

Ceci dit, lorsque quelqu’un[e] te partage son identité, il ne faut pas penser que la personne a la responsabilité de te faire un cours d’études des genres 101 sur sa catégorie d’identification! Toutes et tous ont le devoir de s’informer sur les réalités diverses. Pour ce faire, plusieurs ressources s’offrent à toi! Il y a bien sûr les différents sites internet et comptes Instagram qui font de la vulgarisation. Personnellement, je te recommande le podcast et la page Instagram du ClubSexu, le podcast C’est quoi mon genre? de Henri June Pilote et The Gender Rebel Podcast.

L’Université de Montréal a mis à notre disposition une formation en ligne gratuite sur la transdiversité. En parlant de notre université, l’UdeM offre depuis peu des diplômes en la matière : la mineure et le DESS en études féministes, des genres et des sexualités! Si tu ne souhaites pas suivre tout un programme sur le sujet, tu peux t’inscrire à la multitude de cours qui l’abordent dans le cadre des cours hors programme, selon ton cheminement d’étude. Je te recommande également de rester à l’affut des conférences organisées par le Réseau Perspectives Féministes !

Quelques recommandations culturelles

En guise de conclusion, quelle meilleure façon de se familiariser avec une réalité différente de la nôtre que via une œuvre d’art? Voici donc quelques-unes de mes suggestions!

Mes recommandations littéraires :

Mes recommandations musicales :

  • L’artiste montréalaise (et gagnante du prix Polaris en 2020) Backxwash ;
  • L’artiste écossaise SOPHIE.

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