Entre angoisses et espoirs, le long chemin des étudiants internationaux

Au mois de mars dernier, toutes les activités de l’Université de Montréal ont été suspendues soudainement. Je me souviens qu’avec d’autres amis internationaux, et plus particulièrement les Européens, nous nous sentions complètement déconnectés de la situation. Nous étions comme dans une petite bulle, loin de nos pays d’origine où la contagion était source d’inquiétudes. Et pourtant, celle-ci a bien fini par nous rattraper, et se révéler être une réelle crise sanitaire mondiale.

Cette crise a affecté la planète entière et des défis particuliers ont émergé au sein de la population étudiante venue d’ailleurs. Ceux et celles qui étaient en train d’étudier sur le territoire se sont demandé s’ils restaient ou s’ils rentraient. De l’autre côté, ceux et celles qui devaient arriver en septembre ont vu leur processus d’immigration se complexifier et se parsemer de nouvelles embûches.

Au sein de ces derniers mois, nous avons parlé extensivement de la mesure dans laquelle notre quotidien étudiant a été transformé par cette pandémie. Aujourd’hui, je voulais donner la parole aux étudiant[e]s internationaux[ales] qui feront leur rentrée à l’automne. Qu’en pensent-ils[elles] et quels sont leurs défis ?

Mayurakshi et Salma, étudiantes internationales entrantes à l'automne 2020.

À la rencontre des étudiant[e]s internationaux[ales]

Dans le cadre de cet article, j’ai eu l’occasion de rencontrer quatre nouveaux et nouvelles admis[e]s à l’Université de Montréal : Mayurakshi, Edmond, Salma et Matthias.

Mayurakshi

Mayurakshi, 28 ans, est Indienne et a fait toutes ses études universitaires à Kolkata (Calcutta). Passionnée d’études anglaises, féministes et postcoloniales, elle a décidé de faire son doctorat à l’UdeM. Lorsque je lui ai demandé ce qui l’avait poussée à choisir Montréal, elle m’a répondu : « Mon domaine de recherche est un peu une niche. En Inde, je ne dispose pas des ressources pédagogiques suffisantes pour mener mes recherches. Être à l’UdeM va me permettre d’être soutenue par des leaders dans le domaine ».

Une photo de Kolkata prise par Mayurakshi.

Edmond

Pour Edmond, 31 ans et originaire de la Seine-et-Marne en France, les raisons pour étudier à Montréal sont légèrement similaires. Passionné par la criminologie depuis toujours, il a déjà suivi un bac en droit en France. Mais il s’est rendu compte que cela ne collait pas vraiment à ce qu’il aimerait faire dans la vie. À l’écoute et intéressé par les enquêtes criminelles, il a été conquis par l’offre de cours à l’UdeM. Il est certain qu’un enseignement de qualité à l’UdeM lui permettra d’accéder à une carrière brillante de criminologue, car le domaine est davantage développé au Québec qu’en France.

Salma

Salma, 18 ans, Française de nationalité et Libanaise d’origine, est née et a grandi au Sénégal. Elle rêve de devenir enseignante dans une école maternelle et primaire, et a récemment obtenu brillamment son baccalauréat français (diplômes d’études secondaires). À ses yeux, l’accès aux études au Sénégal est compliqué et limité à certains domaines comme la médecine ou le commerce. Alors qu’elle s’était toujours imaginé faire ses études en France, une discussion avec une amie a fait émerger la possibilité d’étudier au Québec. L’idée de garder la langue française comme langue d’enseignement lui plaisait. Elle n’a rien laissé au hasard, puisque quelques jours passés à Montréal l’année dernière lui ont permis d’être rapidement conquise.

Une photo du Sénégal prise par Salma.

Matthias

Enfin, Matthias, 18 ans et originaire de Tours en France, s’était lui aussi toujours imaginé faire ses études à l’étranger. Il n’était pas encore certain de la destination, pensant tout d’abord aux pays scandinaves, lorsqu’une de ses professeures lui a parlé de Montréal. En sondant son entourage, il s’est rendu compte que tous connaissaient au moins une personne installée à Montréal. Il devait bien y avoir une raison… 😉

Beaucoup de doutes… Mais plein[e]s d’espoirs

Lorsque j’ai demandé à Matthias, Salma, Edmond et Mayurakshi qu’elles étaient leurs appréhensions, de nombreux points communs ont émergé. Les cours en ligne, notamment par rapport au décalage horaire, angoissent Matthias. Salma a peur de perdre sa motivation en étudiant depuis chez elle. Le processus d’immigration est plus long que d’habitude, et Edmond est tracassé par la réception tardive de son Certificat d’acceptation du Québec. Salma, de son côté, est soulagée : en lançant sa demande d’admission, puis ses procédures d’immigration le plus tôt possible, elle a réussi à obtenir son permis d’études avant le 18 mars. Elle aura donc la chance de pouvoir se rendre à Montréal en août. Toutefois, la déception de ne pas prendre part à la vie étudiante dès le mois de septembre se fait sentir. Salma s’imaginait profiter de la ville et faire de nouvelles rencontres. Mayurakshi aurait voulu participer le plus tôt possible à la vie de campus et s’intégrer à la communauté udemienne, mais préfère le faire dans des conditions sécuritaires optimales.

Malgré toutes ces sources d’angoisses, tous et toutes ont hâte de mettre les pieds à Montréal. Matthias s’imagine Montréal comme étant une ville dynamique, avec de nombreux lieux de sorties où il sera facile de faire la connaissance de nouvelles personnes. Salma y voit l’opportunité de se détacher de sa personnalité introvertie, de s’ouvrir davantage aux autres et de s’épanouir. Edmond affirme que cette situation hors du commun n’affecte en rien son projet de partir. Il s’agit pour lui d’une occasion unique de changer de vie et il a beaucoup d’espoirs concernant sa vie professionnelle future. Mayurakshi a, quant à elle, hâte de vivre l’expérience québécoise à 100% !

Le Vieux-Port de Montréal en hiver.

Ainsi, malgré les angoisses et les doutes, ces quatre étudiant[e]s nous donnent une belle leçon d’espoir et de positivité en ces temps incertains. Pour eux, l’aventure montréalaise en général et udemienne en particulier est une occasion d’explorer leur domaine d’étude à travers une nouvelle perspective, et de vivre au sein d’une communauté dynamique et multiculturelle. Je voudrais finir cet article en souhaitant tout le courage du monde aux étudiant[e]s internationaux[ales] et en vous rappelant que nous sommes là pour répondre à vos questions et vous rassurer sur UdeM+1 . Le jeu en vaut la chandelle, je vous le promets ! 😊

« Montréal c’est tout simplement un nouveau chapitre de ma vie qui, j’espère, sera le meilleur » – Salma.

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