Étudier à l’étranger : savoir plonger

En tant qu’étudiant.e de l’Université de Montréal, il est possible de partir étudier dans une institution d’enseignement supérieur à l’étranger dans le cadre d’un programme d’échange. Si cette éventualité peut s’avérer exaltante, elle n’est toutefois pas sans susciter des interrogations et des appréhensions qui peuvent souvent nous placer devant des choix déchirants. 

La paperasse, les démarches d’immigration, les exigences quant à la maîtrise d’une langue seconde ou la vaste gamme de préparatifs qu’implique un tel échange arrivent parfois à refroidir les ardeurs des plus convaincus. S’il est vrai que les démarches peuvent s’avérer complexes, l’effort en vaut certainement la chandelle. Si, à la lecture de ces quelques lignes, de petits papillons ont pris leur envol dans ton ventre, c’est peut-être que tu as toi-même envisagé une telle aventure. Si ce n’est pas le cas, j’espère néanmoins que cette courte lecture saura te convaincre à oser l’inconnu.

Au cours de la dernière année, j’ai moi-même vécu le tumulte entourant la préparation d’un tel échange. En effet, je partirai pour Bogotá à l’hiver 2020 pour y vivre une session à la Universidad nacional de Colombia. Ayant tout récemment reçu ma lettre d’admission de la part de mon établissement d’accueil, je me permets de concevoir de plus en plus sérieusement la concrétisation de ce projet de longue date (sans pour autant crier victoire).

Envisager l’aventure

Une telle opportunité mérite au moins d’être envisagée. Avant d’être un lieu d’apprentissage, l’université doit avant tout en être un d’ouverture et de culture. Un échange étudiant offre justement la chance inouïe de poursuivre sa formation académique tout en s’ouvrant aux particularités propres à une autre culture. C’est aussi une occasion unique de se soumettre à de nouveaux défis en sortant de sa zone de confort. En plus, il y en a vraiment pour tous les goûts puisque l’UdeM offre une large gamme d’ententes dans des universités partout à travers le monde. Le mélange études-voyage, n’est-ce pas là le meilleur des cocktails?

Il faut d’ailleurs savoir que le fait de partir en échange n’entraîne généralement pas de retard dans l’obtention du diplôme. En effet, si tout est fait dans les règles de l’art, les cours réalisés à l’étranger seront crédités. De surcroît, tu seras peut-être soulagé.e d’apprendre que les notes obtenues au cours de l’échange n’ont pas d’influence sur ta moyenne cumulative.

L’art de choisir 

Avoir l’embarras du choix, c’est avant tout être embarrassé.e par l’indécision. Si la vaste sélection de destinations est une richesse, elle peut vite se transformer en un supplice si on ne sait reconnaître ses priorités. Au moment de parcourir le répertoire des ententes, il convient de se demander ce que l’on veut avant tout retirer de son expérience d’échange.

Deux méthodes s’affrontent au moment de choisir son université d’accueil. Les uns privilégieront l’établissement pour sa réputation et ses qualités académiques, sans se soucier outre mesure de la destination. Les autres choisiront d’abord la destination pour ses attraits uniques, sans s’en faire avec les caractéristiques de l’université qui s’y trouve. Si vérité il y a, elle se cache probablement entre les deux. Il peut effectivement s’avérer particulièrement intéressant d’arrêter son choix sur un établissement capable d’offrir un angle nouveau à sa discipline, tout en optant pour une ville qui saura étancher notre soif de découverte.

Parler pour parler

Pour plusieurs, un échange étudiant est également une occasion privilégiée de parfaire ses compétences dans une langue seconde. Le plurilinguisme peut constituer un atout de taille tant sur le plan interpersonnel qu’académique. Or, le plurilinguisme étant une faculté qui se cultive, il faut parfois s’imposer de quitter la salle de cours pour se mettre à l’épreuve dans le territoire inhospitalier de la pratique. 

Il arrive toutefois que la maîtrise de la langue du pays d’accueil constitue justement une source de stress capable de décourager les polyglottes les plus confiant.e.s. En effet, le spectre des tests de compétence langagière ou l’éventualité d’un cours complet dans une langue étrangère sont parfois suffisants pour décourager les étudiant.e.s à faire le grand saut. Le choix d’une institution francophone peut alors s’avérer être une solution intéressante. 

Il faut également savoir que certaines institutions offrent des cours en anglais bien que la langue officielle du pays soit tout autre. C’est là une option particulièrement intéressante pour celles et ceux qui aimeraient développer une langue étrangère, mais qui craignent de ne pas atteindre le niveau suffisant pour suivre des cours dans cette langue.

La valeur des choses

Si votre cœur est déjà partant pour l’aventure, mais que votre raison fait des siennes, il convient d’employer les grands moyens. Votre austère compagnon reclus dans votre tête sera sûrement content d’apprendre que de nombreuses bourses sont mises à la disposition des étudiant.e.s inscrit.e.s dans un programme d’échange. Les bourses de mobilité, loin d’être frugales, sont souvent suffisantes pour absorber une bonne partie des frais associés à une telle entreprise. Si le banquier en vous tend à étouffer votre côté aventurier, il peut valoir la peine de faire un tour au Bureau de l’aide financière. Il peut parfois s’avérer payant de faire un trou dans le portefeuille pour enrichir ce qui a vraiment de la valeur en nous.

On loge tou.te.s à la même enseigne

Si tu crains ne pas être à la hauteur de toutes ces démarches, sache toutefois que tu ne te retrouveras pas seul devant la bête. Peu importe l’obstacle qui se présentera sur ton chemin, tu trouveras toujours l’accompagnement dont tu as besoin sous le toit de la Maison internationale. Une sympathique équipe de professionnelles y niche du lundi au vendredi.

Savoir plonger

Bien sûr, je n’ai pas ici répondu exhaustivement aux craintes susceptibles de te décourager de tenter l’inconnu. Je m’autoriserai toutefois à extraire de cet interminable verbiage une leçon que j’illustrerai à l’aide d’une courte analogie.

Il va sans dire, il faut des nerfs d’acier pour se lancer du haut d’un tremplin de dix mètres. Ayant constaté que la piscine est bel et bien remplie et que la manœuvre est sécuritaire, le plongeur devra prendre une décision. Cet instant, infime, le sépare de l’enivrante sensation que procure la chute libre. Bien souvent, ce même instant, celui du choix, sépare la confortable routine de l’exaltante aventure.

En plongeons comme dans la vie, il faut savoir plonger. 

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