Tinder, ou pas?

Combien de fois t’es-tu dit : « Faut vraiment que je me trouve une blonde (ou un chum) » (ou copain/copine si tu es français.e)? Est-ce que tu as aussi eu cette voix intérieure qui t’a dit : « Hey! T’as trois jobs, t’es écrasé.e sous une tonne de travaux et de lectures, t’as des ami.e.s que t’as pas vu depuis 3 mois et tu fais du bénévolat trois jours semaine! Pas le temps pour être en couple! »

En tant qu’étudiant.e.s universitaires, on a probablement tou.te.s vécu ce dilemme déchirant. Faut avouer que ce n’est pas simple non plus de trouver la stabilité quand notre vie ne l’est juste pas. On peut aussi parler des besoins en termes de relation. Certain.e.s vont préférer du court (voir même du très court) terme, d’autres du long terme, et d’autres vont préférer une relation ouverte (polyamour). Trouver ce qu’on cherche peut être une tâche ardue, mais l’est encore plus celle de savoir comment trouver la personne qui aura les mêmes besoins et attentes que nous. La question qui se pose est donc : « utiliser Tinder ou pas? ».

Les rencontres virtuelles

Depuis l’avènement de mon célibat, j’ai essayé plusieurs tactiques pour rencontrer quelqu’un. Rien ne sert de vous cacher mon utilisation parfois abusive de Tinder. C’est pas mal la référence en matière d’applications de dating depuis quelques années. C’est facile de se créer un compte; de naviguer à travers les milliers de profils; de faire des rencontres; mais aussi de tomber dans une logique de (sur)consommation.

J’ai toujours été critique de cette façon nouvelle (pour moi en tout cas, haha!) de faire des rencontres. J’ai l’impression de devoir me promener dans un supermarché et de devoir décider qui est fait pour moi et qui ne l’est pas (je me sens aussi jugé et obligé d’agir comme un bien de consommation). Un jugement posé sur une étiquette de moins de 50 mots et pas plus de cinq photos (pas d’un photographe professionnel en plus). Je vous épargne le calvaire des conversations Tinder…

Bref, Tinder, c’est un peu comme passer à La Voix. Il y a les juges qui balaient à gauche ou à droite en fonction d’un échantillon de moins de cinq minutes. Vous me direz que c’est plus facile de juger des talents en chant d’une personne que de juger de sa personnalité et de son physique… mais bon. C’est le seul exemple qui m’est venu en tête…

Bon… Cette application, c’est un peu le reflet de la société de (sur)consommation où on achète de façon compulsive et on jette avec autant de rapidité pour passer à une chose suivante, que l’on croit souvent être meilleure. Mais c’est aussi un outil pratique pour les gens qui manquent de temps et/ou ont un réseau social qui devient saturé : genre que toutes les filles/gars que tu connais sont en couple. Il faut toutefois être réaliste et prendre cette application pour ce qu’elle est : des rencontres rapides et souvent éphémères (pas que c’est impossible de trouver pour du plus long terme).

D’ailleurs, chaque fois que je veux désinstaller l’application de mon téléphone, j’ai un bon ami qui me pose toujours la même question : « si ce n’était pas de Tinder, est-ce que t’aurais pu rencontrer des filles? » La réponse est toujours ambiguë puisque je n’ai pas essayé plus qu’il faut de rencontrer « en vrai ».

Les rencontres "réelles"

Là, on entre dans la partie plus compliquée : les rencontres en milieu « naturel » (lol). Y’a un gros débat entourant le harcèlement de rue initié par le mouvement #MeToo et je peux vous assurer que ça en mélange plus d’un.e. Comment va-t-on faire pour aborder quelqu’un dans un bar ou dans la rue? Personnellement, je n’ai jamais été du type à aborder les femmes dans la rue ou les bars, donc ce débat ne m’affecte pas personnellement, mais je suis content de voir qu’on soulève ce genre d’enjeux sur la place publique. J’espère que vous n’avez pas à vous buter à des gens qui affirment que ce genre de mouvement pourrait tuer toute la « magie » de la drague… C’est quand même lourd.

Il y a des endroits plus propices que d’autres pour tisser des liens avec des gens en général et des gens avec qui ça peut aller plus loin. Au travail, dans les mouvements sociaux, au sein des regroupements étudiants, à l’école ou tout autre contexte qui nous permet d’interagir avec les mêmes personnes sur une base régulière. Ça nous permet de savoir qui est en couple, parce que, avouons-le, toute personne en couple ne perd pas son temps pour le faire savoir à tout le monde (genre : mon chum fait ci, ma blonde fait ça, etc.). On peut donc savoir qui on doit aborder en ami.e et qui c’est possible d’aborder d’une autre façon. Sans oublier que Sans oui, c’est non!

Ce que j'en retire

Avec tout ce que l’on sait maintenant… Tinder, ou pas? Ma vision des choses est plutôt mitigée et j’aime bien avoir une certaine nuance dans mes propos. Je ne crois pas qu’il y ait une solution parfaite pour qui que ce soit, mais il y a certainement des contraintes et du positif dans chacune des façons de faire.

Si tu veux te marier, Tinder n’est peut-être pas la solution idéale pour toi (quoi que j’ai déjà entendu des histoires qui allaient dans ce sens!). Mais, si t’es plus du genre, comme moi, à avoir peur d’approcher les gens en personne, peut-être que Tinder serait une bonne alternative… Bref, c’est tout un casse-tête et après deux ans de célibat, je n’ai pas encore su mettre de l’ordre dans toutes ces pièces qui traînent un peu partout dans ma tête.

Contrairement à ce qu’on véhicule comme image, Tinder, c’est aussi du réel. Pour moi, la différence entre rencontrer en milieu naturel et rencontrer en milieu virtuel est mince, et là est le risque. Il y a plus de risques que tu tombes face à quelqu’un qui ne t’attire pas en utilisant une application de dating. Pour le reste, c’est l’humain, et non la technologie, qui décide.

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