OPUS ou vélo : quoi choisir?

Je dois avouer dès le départ à mes lecteurs et lectrices aguerri.e.s que j’entame mon analyse hautement scientifique avec un biais fort envers le vélo. Maintenant que c’est dit, tâchons d’être neutres.

La carte OPUS de plus près

L’été à Montréal est réellement une renaissance, un renouvellement de nos habitudes de vie. Pendant six mois d’hiver infernal, j’ai personnellement oublié jusqu’à l’existence même du short et des souliers. Je sors donc au mois de mai d’une longue hibernation durant laquelle je n’ai connu que neige et verglas.

Ne nous étonnons donc pas que le choix le plus facile soit la carte OPUS – une pure continuation routinière. Utile à l’année longue, elle se range rapidement dans une poche ou un porte-cuir en feuille [dixit Boris Vian], elle est malléable et ouvre toutes les portes… de la STM. L’être humain étant une créature d’habitudes, rien de plus facile que de se laisser guider par la force d’inertie et d’utiliser la carte OPUS.

Elle est aussi plus omnipotente : beau temps, mauvais temps, vous trouverez toujours un autobus ou une station de métro prêt à vous faire voyager, pour la modique somme de 3,25 $ (nous reviendrons sur l’argument économique plus tard). La carte OPUS ne subit pas de crevaison et ne nécessite pas de réparation.

Un jeu qui en vaut la chandelle?

Pourtant, à la longue, la carte OPUS peut revenir cher. 3,25 $ à chaque voyage, ça alourdit pas mal les dépenses. Par chance, on peut bénéficier de merveilleux rabais, tels que deux passages pour 6 $, soirée illimitée pour 5,25 $ et, le plus merveilleux de tous, le rabais étudiant : 51 $ par mois. Grâce à la FAÉCUM, entre autres, le tarif réduit est disponible pour tou.te.s les étudiant.e.s, peu importe leur âge (fini l’âgisme!).

Néanmoins, le tarif réduit ne s’applique qu’au laissez-passer mensuel, ce qui nous fait payer le plein prix pour tout le reste. En plus, maintenant, il est encore plus facile de se procurer sa carte OPUS, vu qu’elle est faisable en ligne.

En sus, quoi de pire que d’arriver le 2 juin en réalisant qu’on n’a pas pris le titre du mois! Malheur, on perd deux jours de commodités, et on se tape une file monumentale à un moment décidément non opportun. Pour couronner le tout, je donne le coup de grâce à la carte OPUS ici même : le passage du dernier train. Une fois passée cette heure fatidique – heure que l’on doit d’ailleurs surveiller rigoureusement –, le trajet jusqu’à la maison ne sera plus aussi excitant.

Voyons voir le vélo, maintenant

Bref, vivement le vélo, n’est-ce pas? Autonome, versatile, libre et éclairé (la nuit, quand on y met des lumières), vif, rapide, polyvalent et gracieux, le vélo est définitivement l’avenir de demain. Peu importe l’heure ou la journée, vous serez satisfait.e de vous faufiler – avec prudence! – entre les voitures. N’oubliez pas de faire vos arrêts et vos lumières rouges, mais même en respectant à la lettre le code de la route, vous arriverez bien avant le bus bloqué dans son embouteillage. En plus, vous pouvez bénéficier d’un rabais de 20 % sur l’abonnement annuel du Bixi quand vous achetez votre passe en début de saison. Le vélo vous permet aussi de développer cuisses et mollets. Vous finirez l’été avec des jambes d’Apollon et des fesses d’acier (croyez-moi sur parole), tout en améliorant votre capacité cardio-vasculaire de manière non-négligeable.

Et les intempéries?

Je vous réponds : un peu de courage, bonnes gens! Contre la pluie, rien de mieux qu’un imperméable et des pantalons de pluie. Les plus intrépides se contenteront d’un poncho. Comble du bonheur : en temps pluvieux, les pistes cyclables sont désertes et vous aurez tout le loisir de zigzaguer de droite à gauche sans risquer d’heurter qui que ce soit.

Bien entendu, seul.e.s les plus aguerri.e.s oseront garder le vélo à l’année longue, avec pneus d’hiver et lunettes de ski. Je tiens tout de même à centrer le débat sur la saison estivale, durant laquelle on se pose souvent la question. J’admets de bonne guerre que la carte OPUS est la grande gagnante de l’hiver, mais, l’été, le vélo a de fortes chances de gagner la course.

Toutefois, lors de la saison chaude, bien que le vélo puisse paraître comme étant le choix économique, n’oubliez pas que les réparations et les pièces de rechange demeurent dispendieuses, et que le temps passé à chouchouter la bicyclette vous en donne moins pour d’autre chose, comme prendre une crème à glace bien méritée (quoiqu’elle sera d’autant plus méritée après le trajet à vélo. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire!).

Pour ma part, ce n’est donc ni l’argument économique, ni l’argument temporel qui l’emporte – quoique le vélo demeure indéniablement un moyen de locomotion plus rapide et efficace. Non. Pour moi, le vélo est le choix écologique, le choix de la liberté et le choix de l’avenir. Il vous mène partout, même hors de Montréal, et ce, peu importe l’heure. Bref, mon vélo et moi, c’est une histoire d’amour.

T’en penses quoi?

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