Gérer son temps, l’éternelle question

Le temps. On ne peut ni en gagner ni en perdre, même si parfois l’on veut l’un et qu’on fait plutôt l’autre. À défaut de pouvoir revenir en arrière, mieux vaut, dans ce cas, rester réaliste et apprendre à en profiter adéquatement. Chronique pour l’étudiant.e aguerri.e. sur la gestion du temps.

J’écrivais plus tôt cette année quelques conseils aux étudiant.es qui travaillent vaillamment durant la période scolaire. Plus que concilier ses études avec son travail, gérer son temps transcende tous les domaines de la vie courante. Chacun.e à sa façon, on tente de jongler entre les études, les lectures, les cours, le boulot, le bénévolat, les réunions, les pince-fesses variés, les amis, la famille, les vacances, le sport, le plein air, les déplacements, les imprévus et j’en passe.

Ouf, difficile de trouver du temps là-dedans pour respirer. Si ce n’était d’un mécanisme inconscient et automatique, j’oublierais parfois de remplacer le monoxyde de carbone par de l’oxygène dans mes poumons !

Mais qu’est-ce que gérer son temps ? À l’école, on nous martèle que procrastiner est mauvais, que de faire autre chose que des études est néfaste, voire que certaines études sont une perte de temps. On nous fait avaler à longueur de journée que, pour être un individu accompli, on doit être utile, productif. La productivité, c’est accomplir le maximum dans un temps minimum. Écrire 10 000 mots à l’heure. Marcher à 6 km/h. Gagner dix, quinze, vingt dollars l’heure. Tout est calibré en fonction du temps. En théorie, c’est intéressant, mais, dans la pratique, on penche de plus en plus vers l’aliénation…

En effet, bien que l’on puisse faire un maximum dans un temps minimum, force est de constater que ce temps minimum aura la fâcheuse tendance à demeurer intouché. Ainsi, être en mesure de traiter 10 tâches en 10 minutes plutôt qu’en une heure ne mènera pas au raccourcissement de la journée de travail ; bien au contraire, on cherchera plutôt à allonger les 10 minutes en une heure, comme prévu, puis féliciter le travailleur qui peut dorénavant s’exécuter six fois plus rapidement. De surcroît, tout faire rapidement n’est pas nécessairement synonyme de qualité. On peut facilement bâcler un travail ou encore oublier un tas de choses parce qu’on est parti trop vite. Alors, qu’est-ce que gérer son temps, si ce n’est d’être plus productif, plus efficace ?

« Plutôt que de compacter les heures qui nous sont allouées, pourquoi ne pas plutôt les épurer ? »

Revenons donc à la base de cet article qui, ayant pris une tournure peut-être trop éditoriale pour ce blogue, a comme objectif premier de vous guider dans l’optimisation du temps d’universitaire moyen.ne. Gérer son temps, c’est, pour moi, mieux en profiter. Profiter de son temps, ce n’est pas le faire fructifier en bourse ; c’est plutôt l’utiliser de manière à s’épanouir réellement. Chaque jour, l’étudiant.e lambda est bombardé.e de messages, d’offres, d’opportunités, de conférences et plus encore, chaque fois « à ne pas manquer ». Or, force est de constater la nécessité d’en manquer…

La gestion du temps, c’est de savoir faire le tri. La société de consommation actuelle choisit souvent ce qui est bon pour nous, ce que « tout le monde » aime, ce qui est « indispensable ». Pourtant, personne n’est dans notre corps pour connaître nos réels besoins. Ainsi, gérer son temps, c’est s’écouter, savoir ce que l’on désire et, mieux encore, savoir ce que l’on ne désire pas. Pour les étudiant.es, mais aussi pour toute autre personne qui me lirait clandestinement 😉  , gérer son temps signifie oser dire non.

Le nouveau gadget, est-il vraiment nouveau ? Cette conférence, m’apprendra-t-elle quelque chose ? Cette soirée-bénéfice, me tient-elle à cœur ? Je ne souhaite pas que vous deveniez un légume conféré à votre salon, bien au contraire ! Je souhaite plutôt faire de vous un être réfléchi, affranchi des construits imposés. Oui, gérer son temps consiste à refuser, mais, comprenez-moi bien, c’est de refuser le superflu. Garder l’essentiel, éliminer ce que l’on nous impose, c’est peut-être de cela que nous avons besoin, et non de la rentabilité chronique. Plutôt que de compacter les heures qui nous sont allouées, pourquoi ne pas plutôt les épurer ?

Bref, gérer son temps, c’est peut-être plus quelque chose comme apprécier sa vie, faire et être ce que l’on veut vraiment.

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