Antoine

Un p’tit gars de la Rive-Sud, de Saint-Hyacinthe, « technopole en émergence » ! J’avoue que c’est moins évident qu’il y a deux ans, mais je ne viens pas de Montréal. Je ne viens pas de si loin que ça, mais quand même, je tenais à le préciser.

Je ne viens pas juste de loin géographiquement – précisément 55 minutes de l’île, si tu pars de l’UdeM – je viens aussi de loin dans mon cheminement existentiel. Avant d’entrer au cégep de Saint-Hyacinthe, il s’en est passé des choses dans ma vie et dans ma tête.

Quand j’ai terminé mon secondaire – une année redoublée et quelques autres cours de coulés par-ci par-là –  je me suis promis une chose; « Je ne vais plus jamais lire un livre de ma vie ! ». Je voulais devenir une rock-star ! « Eh ! La jeunesse !» vous aurait dit ma grand-mère.

J’ai effectivement joué de la musique à temps plein pendant deux ans, en même temps que de travailler dans une usine de portes et fenêtres, 40 heures par semaine. Je m’endettais. Chaque jour j’espérais tomber sur le producteur qui allait rendre mon band riche et célèbre. Je rêvais de ne plus avoir à rentrer poser les mêmes vis sur les mêmes 200 cadres de fenêtres tous les jours.

Plus le temps passait et moins je ne voyais où ça me menait tout ça. J’ai commencé à douter de mon plan de vie. J’ai rencontré des gens qui allaient au cégep et j’ai reconsidéré la validité de la promesse que je m’étais faite en obtenant mon DES.

Quand j’ai parlé à mes parents de peut-être retourner aux études, ils étaient un peu réticents… Ils m’imaginaient heureux dans mon emploi et pensaient que j’avais un salaire intéressant. Cependant, je n’étais pas heureux et je n’étais pas riche non plus.

J’ai donc, comme vous pouvez vous l’imaginer, fait le grand saut en sciences humaines. Je ne sais pas pourquoi, mais je savais que je voulais enseigner. Toutefois, je n’étais pas sûr de quelle matière et à quel niveau.

Mais pourquoi es-tu allé en science politique ? 2012. Ça vous dit quelque chose ? La grève, les manifestations étudiantes et tout ce qui en a découlé. Voilà ce qui a déclenché chez moi l’intérêt pour la politique. Je me suis engagé dans beaucoup d’activités sociales et politiques par la suite, jusqu’au début de mon baccalauréat.

En entrant à l’université, je me suis senti perdu et désorienté; seul, mais entouré de milliers d’autres personnes. Ça m’a pris beaucoup de temps avant de me décider à m’impliquer à nouveau. J’ai cheminé intérieurement et j’ai fini par trouver les ressources nécessaires pour m’engager sur mon campus – au Carrefour SAÉ et à l’Action humanitaire et communautaire.

Bref, je viens de loin, mais je suis là et content d’avoir pris les décisions qui m’ont emmenées ici.

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