Suivre un cours d’été – partie 2

Le 4 mai dernier, je vous annonçais en grande pompe que je m’étais inscrit à un cours d’été. J’espère ne pas vous décevoir, mais je serai franc : j’ai annulé ce cours. Ce n’est ni la difficulté, ni le désintérêt, ni l’argent – ou le manque d’argent –, ni la paresse, ni la grêle, ni les sauterelles qui m’ont fait prendre cette difficile décision ; c’est plutôt le manque de temps.

« Tempus fugit ergo carpe diem », disent les Latins, et cet été, je l’ai bien compris. Combiner trois travails, avoir des amis, faire à manger, vouloir dormir, visiter des musées, aller à l’école, faire du sport, préparer ses examens, aller au cinéma, c’est très prenant. Trop prenant. C’est bien beau vouloir toujours être en action, encore faut-il pouvoir apprécier ce qu’on fait.

J’ai alors réalisé que l’été, c’est un cours en soi, si on prend le temps de se le construire. Quand on était gamin, c’était pendant l’été qu’on pouvait tester ses habiletés à grimper aux arbres, à jouer à la cachette, à découvrir les musées ou encore faire du vélo… sans les roulettes ! Enfants, l’été, nous n’avions aucune obligations, aucun horaire trop chargé, et c’est nos instincts primaires de développement de soi qui menaient le quotidien. S’aventurer dans la jungle du salon, faire semblant de lire le journal de maman, regarder papa tricoter et coudre, aller jogger avec grand-maman et apprendre à nager avec tonton François. Toutes ces activités, nous finissions par les apprendre par mimétisme, et pas besoin d’école pour ça!

Pourquoi alors perdre cette habitude ? Pourquoi arrêter de se découvrir, et tomber trop tôt dans le monde des adultes, où le rendement est tout ce qui compte et où prendre son temps est… une perte de temps ?

« Tempus fugit ergo carpe diem ». Les vacances d’été, c’est le moment d’entreprendre de grandes choses, et pas besoin d’aller bien loin pour cela. Attention ! Pas question de se la couler douce à Puntacana ! Si quelques-uns veulent m’étiqueter de paresseux de grand chemin, moi, je préfère le terme autodidacte. Tel Boris Vian, c’est le moment pour moi de découvrir mes passions cachées et de me mettre à l’écriture, au théâtre, à la cuisine ou encore à apprendre à jouer de la trompette.

L’été, c’est un moment de liberté, entre quatre sessions, pour élargir ses horizons. L’école, c’est bien, mais parfois ne serait-il pas mieux de savoir et de connaître des secrets hors de notre domaine d’étude ? Lire dans un parc, faire du sport, réaliser ses résolutions d’été, toutes ces activités font une différence entre pendant et après l’école. Certains vous diront encore que lire Molière ou le Seigneur des anneaux pendant l’été est une perte de temps, que souffler dans un saxophone est inutile ou que peindre un paysage ne règlera rien, et que vous feriez mieux de réviser votre code civil ou vos formules mathématiques.

Et pourtant… Face à nos obligations, bien peu prennent le temps d’apprécier, de s’arrêter et de se poser une simple question : « pourquoi ? »

« Si quelques-uns veulent m’étiqueter de paresseux de grand chemin, moi, je préfère le terme autodidacte. »

Alors, j’ai toujours autant de respect pour ceux et celles qui suivent des cours d’été, qui travaillent dur et qui s’acharnent à occuper leur temps. Sincèrement. Mais pour ceux qui, comme moi, trouvent que trop, c’est comme pas assez, profitez au moins de votre été.

Si vous ne suivez pas de cours d’été, faites au moins en sorte que votre été soit un cours en lui-même…

Note pour l’étudiant.e assoiffé.e de savoir et aguerri.e : il existe toutes sortes de cours d’été donnés à l’UdeM. Certains sont payants, certains sont crédités. Mais, surtout, ils sont libres et c’est une belle occasion de découvrir une matière extérieure à votre domaine d’étude.

Ps. Profitez aussi de l’été pour assister aux conférences gratuites ayant lieu à l’université !

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